EXEMPLE DE GRAISSE ABDOMINALE NERVEUSE

L'exemple de Nicole M.

 


Nicole M. a l’air perpétuellement inquiète. Depuis son enfance elle vit littéralement dans les cabinets médicaux.
En effet depuis son plus jeune âge elle a eu de l’eczéma, puis l’eczéma a laissé place à l’asthme. A la puberté l’asthme s’est arrêté mais elle a commencé a avoir des migraines justes avant ses règles.

 

Au moment de son mariage, à 22 ans, elle pesait 52 kilos pour 1m60. Tout allait bien, mais elle avait un peu de ventre. Elle s’est mise alors à fumer. Après sa grossesse qui s’est déroulée tout à fait normalement, elle a voulu arrêter de fumer et a grossi très rapidemenent de 8 kg surtout sur le ventre.

 

C’est vraiment à partir de ce moment là qu’elle a commencé à se sentir fatiguée dès le matin, et qu’elle s’est mise à faire des chutes de tension en fin de matinée et en milieu d’après-midi, et de temps en temps des crises de spasmophilie.

 

Au bout de 3 mois, son poids à cessé d’augmenter aussi rapidement, et elle s’est sentie un peu moins fatiguée, mais ses coups de pompes de la matinée et de l’après-midi, ont laissé place à des pulsions sucrées irrésistibles, difficile à calmer malgré le coca, le chocolat et les bonbons.

Le médecins consulté, sans doute inquiet, a fait pratiquer une hyperglycémie provoquée, c'est-à-dire un test de tolérance au sucre qui consiste à faire avaler entre 50 et 70 grammes de sucre liquide et à mesurer l’évolution de la glycémie (taux du sucre dans le sang) pendant les deux ou trois heures qui suivent.

Nicole garde un mauvais souvenir de cet examen, car au bout d’une heure, elle a fait un malaise et a perdu connaissance. Il a fallu lui faire une piqure intraveineuse pour qu’elle reprenne ses esprits. Son taux de sucre sanguin au moment du malaise était descendu à 0.45 gramme par litre, c’est-à-dire très bas.

 

La particularité du dérèglement métabolique dont souffre Nicole en raison de sa très grande anxiété est en effet une hyper sécrétion insulinique, qui se fait par à-coups et qui est sans doute proportionnelle à son état nerveux, mais ces pics insuliniques sont très labiles, ce qui explique probablement les fringales sucrées irrésistibles à certains moments de la journée.

 

L’examen clinique de Nicole montre un ventre proéminent sur le devant, dessinant un hexagone depuis l’estomac, bombé jusqu’au pubis, bordé par deux importantes falaises verticales.

Le pli cutané est très épais, au creux de l’estomac ; la zone en regard du plexus solaire est froide et très sensible à la palpation. Le dépôt graisseux ressemble à un bouclier aussi bien de face que de profil. Elle pèse 63 kg, son tour de poitrine mesure 90 cm et son tour de bassin 95 cm, mais son tour de taille est de 87 cm, soit 21 cm de trop.

 

Quand nicole est moins stressée et que sa vie est plus calme, elle a remarqué qu’elle était beaucoup moins ballonnée après les repas et qu’elle perdait 2 ou 3 kg. Au contraire, pendant les périodes de tensions conjugales et de pressions professionnelles, son ventre regonflait à nouveau très vite, et elle reprenait 3 ou 4 kg supplémentaires.

 

Le diagnostic de ce type de graisse est évident. Elle naît et évolue au rythme des stress et peut être aggravée par l’arrêt du tabac ou la prise de certains médicaments. Les signes accompagnateurs sont eux aussi caractéristiques. Ballonnement dès les premieres bouchées du repas, fatigue du matin, coup de pompes et pulsions sucrées à certains moments de la journée, somatisations diverses : colites, brulures d’estomac, migraine, eczéma ou asthme…

 

La morphologie et l’état général de Nicole ont été amélioré d’une manière spectaculaire dès lors qu’elle a pu comprendre ce qui se passait en elle. Elle a en effet, corrigé son alimentation en fonction des heures de survenue de ses crises d’hypoglycémies.

Au petit déjeuner et au repas de midi, elle a dû supprimer tous les sucres (pains blanc, confitures, céréales, …) et au dîner elle a modulé ses apports de sucres pour obtenir de ne plus être ballonnée.


Son traitement avait trois objectifs :

- traiter le terrain anxieux

- calmer son pancréas

- et stimuler sa lipolyse, car, comme nous l’avons vu plus haut, la zone du corps touchée par ce type de dépôt graisseux (abdomen superficiel) est fortement appauvrie en récepteurs béta-adrénergiques.


Aujourd’hui, Nicole gère mieux tous ses stress, ainsi que ses émotions.

Elle a retrouvé un comportement alimentaire normal, sans crises de fringales sucrées. Il lui arrive encore d’avoir des besoins de grignoter entre les repas, mais dans ces moments là, elle mange des fruits.

Son ventre reste légèrement épaissi sur le devant, toujours un peu froid au toucher, mais son poids et son tour de taille ont retrouvé des valeurs pratiquement normales.


Je lui ai expliqué qu’il était possible qu’un certain nombre d’adipocytes de son abdomen ne puissent plus se vider, et qu’elle devrait peut-être accepter ce petit kg résiduel de ventre pointu ou opter pour une lipo-aspiration : elle a choisi la liposuccion.


Elle est aujourd’hui totalement débarassée de sa graisse abdominale, son tour de taille est de 67 cm, et elle est bien décidée à le garder ainsi.

 

Graisse sous cutanée abdominale